Les structures dissipatives
C’est au demeurant un paradoxe qui semble des plus contre intuitifs qui offre à ce jour une possibilité réelle de régulation : les structures dissipatives. Paradoxe parce que ce qui est structuré est par définition ordonné, et ce qui est dissipé est par nature en désordre. Souvenons-nous, quand nous étions élèves, des rappels de notre enseignant qui nous intimait l’ordre de cesser de nous dissiper pour lui permettre de nous informer. Alors, la structure dissipative, concept génial ou effet oratoire pour briller en public ?
L’être est singulier
Disons pour faire simple que ce concept a valu à son auteur un prix Nobel. Le terme “structure dissipative“ a été créé, en 1969, par Ilya Prigogine. Rassurés, voyons en quoi ce paradoxe porte l’espoir d’une organisation de travail des plus innovantes. La question à nous poser est la suivante : “notre corps contient autant de cellules que d’astres dans l’univers visible. Comment cet univers vivant s’organise-t-il pour produire ce que nous sommes : un être singulier ?“ Notre cerveau serait bien incapable de gérer les milliards d’interactions entre chaque cellule, la dissipation d’énergie serait bien trop élevée.
Modifier ses frontières pour survivre
Le vivant a adopté une stratégie économe en énergie alors même que la structure est dissipative. En tant qu’être humain, si notre organisation nous produit tel que nous sommes, c’est parce que nos cellules perçoivent en permanence des informations de leur écosystème et se modifient pour conserver leur organisation. Tout se passe aux frontières semi-perméables de nos cellules. Cette frontière, ni ouverte ni fermée, est déformable pour intégrer les perturbations extérieures de son environnement, alors même que l’organisation demeure.
L’imprévisibilité une opportunité
Pour le vivant, imprévisibilité, risque et changement apparaissent comme des opportunités d’évolution qui permettent le processus d’individuation par l’innovation. Pour le groupe et l’entreprise, la question se pose en ces termes : “comment maintenir mon organisation avec le risque et non plus face au risque ?“. Pour INTERLIENCE, c’est un changement de paradigme qui peut s’illustrer par le défi du chêne et du roseau. Il ne s’agit plus de résister et tenir bon à la manière d’un chêne face à ce qui est perçu comme une menace, mais d’accompagner à la manière d’un roseau les changements.